La communication avait un double objectif: d’une part, mettre en évidence que le thème du statut ontologique et biologique de l’espèce humaine n’est pas spécifique de notre ère technologiquement avancée; de l’autre, attirer l’attention sur les dangers que comporte la conviction que l’espèce humaine est un sujet axiologiquement supérieur aux individus. L’eugénisme (entendu comme l’idéologie qui se répand à partir du sémantème eugénique forgé par Galton, 1883) a servi, surtout dans ses premières manifestations, de justification pour toute une série de politiques systématiques qui ont bafoué la dignité individuelle. Il est fait référence, naturellement, aux politiques coloniales génocidaires (en Afrique comme en Océanie) qui, aux XIXe et XXe siècles, étaient légitimées par des finalités eugéniques et darwiniennes. L’objectif de l’amélioration de l’espèce humaine a représenté le moyen autorisant, au nom de l’évolutionnisme darwinien et spencérien, l’annulation de la dignité individuelle. Enfin, la communication prend en considération la manifestation actuelle de l’eugénique, détachée de l’idéologie étatique, mais liée à l’individu grâce au principe d’autonomie. L’idéologie qui en découle, est-il précisé, n’est pas à proprement parler eugénique. En effet, les finalités téléologiques propres au sens originel du sémantème galtonien, c’est-à-dire l’amélioration des qualités des générations futures, ne sont pas posées aujourd’hui comme fondement des processus décisionnels qui, s’ils sont projetés sur le plan de la systématicité empirique, risquent toutefois de conduire aux mêmes résultats que les politiques de la première moitié du XXe siècle.
De l'Eugénisme d'état à l'eugénisme privé
PISANO', Attilio
2008-01-01
Abstract
La communication avait un double objectif: d’une part, mettre en évidence que le thème du statut ontologique et biologique de l’espèce humaine n’est pas spécifique de notre ère technologiquement avancée; de l’autre, attirer l’attention sur les dangers que comporte la conviction que l’espèce humaine est un sujet axiologiquement supérieur aux individus. L’eugénisme (entendu comme l’idéologie qui se répand à partir du sémantème eugénique forgé par Galton, 1883) a servi, surtout dans ses premières manifestations, de justification pour toute une série de politiques systématiques qui ont bafoué la dignité individuelle. Il est fait référence, naturellement, aux politiques coloniales génocidaires (en Afrique comme en Océanie) qui, aux XIXe et XXe siècles, étaient légitimées par des finalités eugéniques et darwiniennes. L’objectif de l’amélioration de l’espèce humaine a représenté le moyen autorisant, au nom de l’évolutionnisme darwinien et spencérien, l’annulation de la dignité individuelle. Enfin, la communication prend en considération la manifestation actuelle de l’eugénique, détachée de l’idéologie étatique, mais liée à l’individu grâce au principe d’autonomie. L’idéologie qui en découle, est-il précisé, n’est pas à proprement parler eugénique. En effet, les finalités téléologiques propres au sens originel du sémantème galtonien, c’est-à-dire l’amélioration des qualités des générations futures, ne sont pas posées aujourd’hui comme fondement des processus décisionnels qui, s’ils sont projetés sur le plan de la systématicité empirique, risquent toutefois de conduire aux mêmes résultats que les politiques de la première moitié du XXe siècle.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.